Noli me tangere (« Ne me touchez pas ») n’est pas un adage comme les autres.
Nul en principe n’a de pouvoir sur le corps d’autrui. L’homme règle comme il l’entend et seul l’usage qu’il tire de son corps, il le fatigue, il le repose, il le soigne ad libitum.
En principe car il y a une exception, celle de l’obligation de porter secours (Code pénal).
La société contemporaine, souvent marquée par de nombreux excès, ne doit pas oublier que Noli me tangere est l’adage de la personne. Toucher au corps, ou même trop s’en approcher (moins d’un mètre? (1)), c’est souvent plus que toucher au corps, parce qu’il est lié mystérieurement à l’exprit. Selon (Saint) Thomas : « C’est la subsistance de l’individu en chair et en âme qui fait la personne humaine ».
En nos temps actuels, le refus que l’on touche à son corps reste légitime, quel que soit le motif, le lieu ou la circonstance, avec pour conséquence le droit de refuser :
- le don d’organe,
- la bise ou la poignée de mains,
- un attouchement à caractère sexuel ou autre,
- une opération chirurgicale ou un geste médical, l’internement,
- la main ou le pied d’un policier dans une manifestation.
Etc.
Sans compter l’interdiction de la correction physique d’un enfant.
- Evangile selon Jean, XX, 17
(1) La proxémie, en fait, notre façon d’occuper l’espace en présence d’autrui, un des marqueurs de l’identité.
Hall a montré qu’il y avait autour de nous une surface, « une bulle », une zone émotionnellement forte ou encore un périmètre de sécurité individuel. Celui-ci est plus important en face de nous que sur les côtés ou par derrière. On peut parler de notion de bonne distance.